difficultés rencontrées pour utiliser cet outil si pratique. Il est vrai que j'ai eu moi-même de nombreuses difficultés à maîtriser "l'engin" et les années passant j'avais oublié les déboires de mes début... j'avais 12 ans lorsque j'ai acheté mon premier Aero.
Je pense que la peinture à l'aérographe est facile pour peu qu'on utilise de la peinture adaptée, un bon Aérographe et une bonne source d'air comprimée. Malheureusement, trop souvent les maquettistes se découragent face aux difficultés rencontrées et retournent vers le bon vieux pinceau.
Le choix de l'Aérographe :
Les marques sont nombreuses, les modèles souvent très différents dans leur conception. Il exite deux sortes d'aérographe : simple action ou double action.
Simple Action : vous ne controlez que le débit de l'air. Ce type d'aérographe conviendra au débutant et pour la mise en peinture de grandes surfaces.
Double Action : permet de controler le débit d'air et le débit de peinture. Ce type d'aérographe demande un peu d'expérience pour maitriser le geste. Le double action permet de réaliser des effets et des travaux très fins.
Pour ma part, j'utilise un Aérographe type V de la marque Paasche. Cette marque est réputée dans le milieux des beaux arts, les pièces détachées y étant facilement disponibles. De construction métallique, il est solide et résiste à tous les solvants et les buses peuvent même être chauffées dans le cas où celles-ci seraient obstruées par manque de nettoyage. Sa conception est simple permettant un nettoyage facile.
Aérographe Paasche V présenté complet et démonté. Comme on peut le voir sur la vue de droite le modèle est simple à démonter. Ce modèle est de la taille d'un stylo il convient très bien pour les travaux très fins (traces d'échappements, limites de camouflages à mains levées, ombrages des lignes...) Le modèle est vendu avec 3 buses et 3 aiguilles permettant également de pulveriser de larges surfaces.
Dans tous les cas choisissez une grande marque comme PAASCHE ou BADGER vous trouverez toujours les pièces détachées.
Si votre budget est très serré il existe une alternative bon marché comme par exemple avec cet aérographe commandé directement à Hong-Kong.
L'Air comprimé :
Je déconseille au débutant l'utilisation de bombes d'air comprimée, celles-ci givrent rapidement et il est difficile d'avoir une pression constante. Tremper la bombe dans de l'eau tiède diminue un peu le givrage mais je pense qu'il vaut mieux opter pour un petit compresseur. Un compresseur avec une petite réserve d'air est la meilleure solution, on trouve des modèles à 230€ dans les grands magasins de bricolage équipés de manomètre permettant de régler correctement la pression. Pour les moins fortunés, un moteur de frigo et une réserve d'air de camion de récupération pourront faire aussi un très bon compresseur, l'encombrement sera juste un plus important... Si vous réalisez un compresseur à partir de ces éléments respecter la sécurité, il faut une soupape de sécurité sur la cuve, un manomètre pour contrôler la pression dans la cuve et à la sortie. Faites-vous aider par un spécialiste.
Il est vrai que s'équiper pour l'Aérographe et le compresseur peut coûter plus de 300€ et ceci n'est pas à la portée de toutes les bourses.
Les pressions d'utilsation : Pour peindre un avion dans sa totalité ou pour du camouflage, utilisez l'aérographe entre 1,5 et 2 bar. Pour des traces d'échappement, surlignez des lignes de structure, faites des mouchettis sur camouflage type Luftwaffe, ou AMI descendez la pression entre 1 et 0,5 bar. Diminunez aussi la pression pour réaliser des fondus entre les teintes.
La Peinture :
Pour les débutants un conseil n'utilisez pas la peinture Humbrol (et les Enamel en général) tant que vous ne ne maîtrisez pas l'Aero : cette peinture est épaisse, nécessite d'être filtrée sous peine d'avoir l'aéro qui se bouche sans arrêt, elle ne tolère pas les écarts de dilution, sa finesse n'est pas très bonne. Très difficile d'utilisation pour les débutants la peinture Humbrol risque de vous dégoûter de l'Aérographe. Utilisez plutôt la peinture Gunze Sangyo ou à défaut Tamiya (peintures acryliques). La peinture Gunze est vraiment simple d'utilisation, elleest très fine et ne bouche jamais l'Aéro, diluée à l'alcool éthylique dénaturée elle est très tolérante.Si vous la diluez trop ou pas assez, elle se "tend" en séchant et si vraiment vous faites de grosses coulures vous pouvez enlever facilement la peinture de la maquette avec un chiffon imbibé d'alcool. Je n'ai pas d'actions chez Gunze mais après avoir essayé toutes les peintures du commerce c'est franchement la plus facile d'utilisation ! En plus sa gamme de teintes est assez étendue avec quasiment toutes les teintes Federal Standard et RLM, BS. Par contre sa disponibilité en france n'est pas très bonne, mais avec Internet vous pourrez facilement vous en procurer au Japon chez Hobby Link Japan, à Hong Kong chez Lucky Model, ou bien encore Hannants ou bien encore chez Kits38 à Varces.
J'insiste lourdement sur la peinture Gunze, je pense qu'elle est vraiment la peinture idéale pour les débutants, la peinture Tamiya se rapproche de la qualité Gunze mais elle est un moins tolérante pour les écarts de dilution, elle est moins fine et l'utilisation des teintes Matt est un plus difficile.
La peinture Aeromaster ou désormais Polly S risque de poser des problèmes aux débutants : elle est facile à diluer mais sèche rapidement dans l'Aérographe. Imposant un nettoyage à l'Acétone, elle risque de devenir une galère pendant la pulvérisation..
Préparation & Masquage :
Il est indispensable d'avoir une maquette bien poncée avant la mise en peinture, en effet avec l'Aérographe la peinture est si fine sur la surface de la maquette que la moindre rayure apparaîtra après peinture. Je prépare la maquette de façon suivante :
Tous les joints sont mastiqués soit à la colle cyanocrilate, soit avec le produit Mr Surfaceur de Gunze; les mastics traditionnels ont parfois tendance à ressortir après peinture. J'évite de poncer en dessous du grain 400 et toujours au papier à l'eau, je monte dans les grains 400, 600, 800, 1000, 1500, 2000 je lave soigneusement la maquette à l'eau savonneuse, puis après sèchage, je polis la maquette avec du coton et la pâte à polir Clear Vax. Je nettoie de nouveau la maquette. Le plastique doit être lisse et brillant comme sur une maquette encore en grappe. Pour plus de finesse, j'évite de passer une couche d'apprêt, simplement pour voir si la maquette comporte des défauts de masticage ou de ponçage. Je regarde la maquette en lumière rasante et à contre jour, avec la surface brillante et la lumière on voit tous les défauts. Avant peinture, je passe un chiffon imbibé d'alcool sur la maquette et j'évite de la manipuler directement avec les doigts.