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Valls : moins de 2 000 morts par an sur les routes en 2020




Le nombre des tués sur les routes de France continue de reculer, avec une diminution de 15 % sur les six premiers mois de l'année, confirmant les bons résultats enregistrés depuis début 2012. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a fait lui-même l'annonce de ces bons chiffres jeudi devant la presse place Beauvau : 257 vies épargnées au premier semestre, soit une baisse de 15,1 % du nombre des tués. "Ces résultats (sont) encourageants", avec une "baisse deux fois plus importante que l'année précédente", s'est félicité le ministre, qui s'est fixé comme objectif de faire passer le nombre de décès sur la route sous la barre des 2 000 morts par an d'ici à 2020. En 2012, le nombre des décès sur les routes avait connu un plus bas historique depuis 1948, avec 3 645 morts, soit une baisse de 8 % par rapport à 2011.
Manuel Valls se félicite de la baisse constatée de la mortalité routière, mais entend maintenir la pression sur les automobilistes pour passer sous la barre des 2 000 morts sur la route en 2020.
Radars, boîtes noires et abaissement des limitations de vitesse

Depuis le début de l'année, seul le mois de février a vu le nombre des tués augmenter. En mai, une baisse "exceptionnelle" de la mortalité a même été enregistrée, avec 29,5 % de décès en moins, notamment en raison de la météo maussade, de la crise qui amène les gens à rouler moins vite et de l'entrée en vigueur de nouveaux radars mobiles embarqués, selon la Sécurité routière. Alors que les départs en vacances se poursuivent, Manuel Valls a rappelé que la vitesse excessive restait la "cause essentielle" de la mortalité sur les routes. Le mois dernier, le ministre a demandé au Conseil national de la sécurité routière (CNSR) de se pencher sur la question de l'introduction de "boîtes noires" dans les voitures, afin de connaître les données techniques, en particulier la vitesse, dans les secondes précédant un accident. Il avait alors évoqué la possibilité d'abaisser les limitations de vitesse, une éventualité réitérée jeudi.

De 80 à 70 km/h sur le périph

Mais pour limiter les excès de vitesse, les radars restent indispensables, a insisté le ministre. "Nous ne baisserons pas la garde dans ce domaine-là, les comportements doivent évoluer impérativement", a-t-il dit, rappelant que 46 radars mobiles embarqués dans des véhicules des forces de l'ordre étaient déployés à ce jour. Ce nombre devrait passer à 100 d'ici à la fin de l'année. Manuel Valls a toutefois reconnu que 10 % des quelque 4 000 radars fixes installés sur les routes étaient indisponibles en raison d'une "maintenance faite par un nouveau prestataire" et d'"un délai de réparation plus long", sans remettre en cause un dispositif "très performant" "sur tout le territoire". "Sans ces radars, nous n'aurions pas cette baisse", a-t-il assuré.

Emboîtant le pas à la Mairie de Paris et au ministère de l'Écologie, le ministre de l'Intérieur s'est également dit "favorable" à une baisse de 80 à 70 km/h de la vitesse maximale sur le périphérique, ouvrant ainsi la voie à une mise en oeuvre rapide de cette mesure souhaitée par Bertrand Delanoë. En avril, à l'occasion du 40e anniversaire du "périph", le maire de Paris avait répété son souhait d'une telle baisse, pour améliorer la sécurité routière, mais aussi lutter contre la pollution et les nuisances sonores.

Bientôt 120 km/h sur autoroute, 70 km/h sur route secondaire ?

Réagissant à cette diminution significative de la mortalité routière, la Ligue contre la violence routière a salué des résultats "vraiment très encourageants". "Si la pression (sur les automobilistes) est maintenue de la même façon, nous allons vers l'objectif affiché de 2 000 morts en 2020", s'est réjouie sa présidente, Chantal Perrichon, pour laquelle "l'intense couverture médiatique" autour des nouveaux radars mobiles commence à "porter ses fruits". Elle a salué l'annonce concernant le périphérique, mais "s'il y a une limitation à 70 km/h à mettre en place très vite, c'est sur les routes secondaires, notamment sans marquage", a-t-elle insisté, honorant ainsi sa réputation de suffragette de la sécurité routière. Et comme la surenchère ne tue pas, elle suscite des vocations. C'est le tour de la principale fédération d'usagers des transports, la Fnaut, de demander une réduction de 10 km/h de la limitation sur autoroute, plus de sanctions pour les petits excès de vitesse, ainsi qu'une extension des zones 30 en ville. Qui dit mieux ?