"Le taux de rappel - rapporté au nombre de voitures vendues au cours de la même période - a atteint 142 % au cours du premier semestre, ce qui veut dire que 42 % de véhicules en plus ont regagné les ateliers", explique le Centre de recherche automobile CAM de l'université FHDW de Bergisch-Gladbach (ouest). Pour le CAM, plusieurs raisons expliquent ces chiffres : la concurrence exacerbée qui pousse les constructeurs à développer de nouveaux modèles sur des cycles toujours plus courts avec un attachement moins grand à la qualité ; la pression sur les prix exercée sur les équipementiers ; le développement de plateformes pour construire plusieurs modèles qui, si elles permettent d'économiser sur les coûts, multiplient aussi le risque qu'une pièce défectueuse se retrouve dans des millions de voitures.
Le marché américain, thermomètre de la qualité
Sur le marché américain, 11,3 millions de voitures ont été rappelées au cours des six premiers mois de l'année contre 4,8 millions lors de la même période en 2012, laissant présager que les records de 2009 et 2010 (près de 16 millions et 18 millions de voitures rappelées respectivement sur l'année) seront dépassés. Le CAM juge le marché américain comme un bon indicateur en raison de sa taille, des conditions de sécurité strictes qui y sont observées et de la propension des Américains à porter plainte. "Le niveau de rappel montre que la qualité de produit - un indice important concernant la sécurité des véhicules - reste un sujet critique", estime le CAM, ajoutant que, outre l'énorme coût que ces rappels représentent pour les constructeurs, cela peut aussi porter atteinte à leur image.
Triste palme pour BMW
Parmi les constructeurs les plus concernés par le phénomène aux États-Unis figurent BMW, Chrysler et Hyundai-Kia, avec un taux moyen de rappel de 300 %. BMW détient le triste record avec un taux de 334 %. Plus de 500 000 de ses véhicules ont été rappelés pour des problèmes électriques ou d'airbag. Chrysler affiche un taux de 314 % de rappel, avec 2,85 millions de voitures concernées, en raison de risque d'incendie du réservoir en cas d'accident ou d'erreur dans les circuits de transmission. Quant à Hyundai-Kia, les rappels ont concerné 1,87 million de véhicules, soit un taux de 294 %, en raison de soucis de feux de stop et de régulateur de vitesse.
