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Range Rover Sport 2014: du talent à revendre

ESSAI. Le Range Rover Sport profite des bienfaits de la refonte du Range sans en afficher l'arrogance des tarifs. Mais là ne réside pas son seul talent.

Sportif dans l'âme, aussi à l'aise dans les trajectoires sur le bitume que dans les traversées de rivières, le Range Sport se sent pousser des ailes, même en diesel.
Sportif dans l'âme, aussi à l'aise dans les trajectoires sur le bitume que dans les traversées de rivières, le Range Sport se sent pousser des ailes, même en diesel. © DR

En s'inscrivant structurellement dans le sillage du nouveau Range Rover, cette nouvelle version Sport a éliminé ses kilos en trop. Une perte de poids qui se révèle aussi spectaculaire que salutaire puisque comportement et performances s'en trouvent grandement améliorés.
Résultat, même si ce nouveau Range Rover Sport ne se montre pas aussi rigoureux sur le bitume que les meilleurs SUV d'outre-Rhin, il ne souffre plus de la comparaison, tout en leur opposant un redoutable savoir-faire dès qu'il s'agit d'emprunter les chemins de traverse.

LE PROJET

Avec plus de 400 000 ventes à travers le monde en huit ans d'existence, le Range Rover Sport a prouvé sa légitimité dans la gamme. Consultés par la marque sur son évolution, ses possesseurs le souhaitaient encore plus dynamique mais aussi plus proche du Range Rover dans sa définition. La découverte du résultat a dû les combler.
Pour preuve, rien qu'en France, plus de 400 commandes ont d'ores et déjà été enregistrées, et toutes émanent de clients qui ont à peine entr'aperçu le véhicule. La seule annonce des kilos perdus les a convaincus du surcroît de vitalité ; quant au rapprochement avec le Range Rover, il apparaît comme une évidence. Land Rover revendique pourtant peu de pièces communes entre les deux modèles. Plus des deux tiers des composants du Sport lui sont propres. Étonnant à une époque où la tendance est plutôt à la rationalisation des programmes.
Ingénieurs et designers jouissent d'une liberté de pensée agréable à constater. L'Indien Ratan Tata, qui s'est offert Jaguar et Land Rover en 2008, ne met aucun frein à leur créativité. Cette politique se révèle rentable, les comptes de Land Rover étant largement bénéficiaires.

CE QUI CHANGE

Hormis l'appellation et la ressemblance physique avec le Range, le Sport reposait depuis sa naissance sur une plateforme de Discovery. De quoi le rendre bien plus agréable à conduire que le défunt Range, qui avait pris de l'embonpoint en vieillissant. Aujourd'hui, son renouvellement suivant de peu celui du Range, le Sport tire profit des nombreux changements opérés par son aîné .
Le plus important est sans nul doute ce fameux recours massif à l'aluminium pour la structure et la carrosserie, avec à la clé une rigidité accrue, mais aussi un gain de poids considérable. Avec les autres efforts consentis en ce domaine, on atteint 420 kg de moins sur certaines versions, soit l'équivalent de cinq adultes et leurs bagages. Une cure d'amaigrissement qui n'a pas empêché le Range Rover Sport de s'étirer en longueur, 4,85 m contre 4,79 m précédemment. L'empattement suit le mouvement, en passant de 2,74 m à 2,92 m. La largeur demeure inchangée avec 1,98 m, mais 5 cm sont perdus sous la toise, avec désormais 1,78 m en hauteur. Au final, une silhouette plus élancée rappelle celle de l'Evoque. Normal, le Range s'en était déjà très largement inspiré. 

LA TECHNIQUE

L'offre en turbodiesel s'articule autour d'un V6 3.0 litres étalonné à 258 ch (TDV6) et 292 ch (SDV6). Plus conforme à l'esprit du véhicule, la seconde proposition semble avoir la faveur des premières commandes, d'autant qu'à finition équivalente l'écart de prix n'est pas considérable. Idem pour la consommation : 7,3 l/100 km (194 g/km) pour le TDV6 et 7,5 l/100 km (199 g/km) pour le SDV6.
Un 4.4 litres SDV8 développant 339 ch existe à l'international, mais sa commercialisation n'est pas d'actualité en France. En revanche, nous profiterons dès l'an prochain d'une motorisation hybride diesel aux performances prometteuses. Land Rover nous laisse entrevoir un 0 à 100 km/h établi en moins de 7 secondes (7,2 secondes aujourd'hui pour un SDV6) et des émissions de CO2 inférieures à 170 g/km. Enfin, pour combler les inconditionnels des moteurs essence, Land Rover France n'a retenu que l'excellence avec les 510 ch d'un 5.0 litres V8 Supercharged aux performances ébouriffantes.
De telles cavaleries imposent d'être correctement relayées, Land Rover a confié cette mission à une merveille de douceur, en l'occurrence une transmission automatique ZF à huit rapports. Le constat sur la puissance à négocier vaut également pour les liaisons au sol qui sont assurées par les trains roulants du Range Rover, après une mise au régime allégé partout où il y avait des grammes à gagner. La suspension est bien sûr pneumatique, afin d'obtenir une hauteur de caisse variable. L'ensemble est placé sous la surveillance d'un impressionnant arsenal électronique composé d'aides à la conduite diverses et variées, officiant aussi bien sur comme en dehors du bitume. 

LA VIE À BORD

L'aménagement intérieur dérive de celui du Range Rover, lui-même réalisé sous l'influence de l'Evoque. C'est beau et audacieux. Il faut toutefois prendre garde à ne pas s'égarer lors du choix des coloris. L'épreuve des épais nuanciers ressemble à la visite du show-room d'un styliste londonien un brin excentrique, et certaines combinaisons pourront heurter la rétine du non-initié.
Quelle que soit l'ambiance retenue, la touche de sportivité est obtenue via un volant au diamètre plus réduit et à la jante plus épaisse, mais aussi à une console centrale omniprésente grâce à une subtile surélévation. N'oublions pas également les sièges plus enveloppants, offrant à l'avant pas moins de quatorze réglages différents afin de s'adapter à la morphologie de chacun et d'obtenir la position de conduite idéale ; mention particulière pour les appuis-tête aussi moelleux que des oreillers. Originalité et confort ne sont pas contradictoires. 

Incompréhension en revanche concernant la proposition en option d'une version sept places, dont l'implantation est un véritable tour de force compte tenu du peu d'espace disponible à l'arrière du véhicule. Une troisième rangée d'assises qui se révèle aussi difficile d'accès qu'incommode d'utilisation, et ce, même pour des enfants. Dommage, car le service à bord est plutôt du genre cinq étoiles, à l'instar de l'installation multimédia ou du compartiment réfrigéré pensé pour accueillir une bouteille de champagne.

L'AVIS D'AUTO-ADDICT

En mai dernier, le Range Rover Sport nous avait accordé le privilège d'une brève rencontre, dans le cadre très privé de son circuit de développement, à Gaydon, non loin de Birmingham (lire notre reportage). Ce premier contact avait permis d'entrevoir l'étendue des progrès accomplis sur le bitume. Il nous restait à faire plus ample connaissance et par là même découvrir d'autres facettes de sa personnalité. Avec ses petites routes de campagne et ses forêts gorgées d'humidité, le Gloucestershire, comté ô combien superbe du sud-ouest de l'Angleterre, allait nous en donner l'occasion.
Inutile de parcourir de longues distances pour confirmer ce que nous savions déjà. Sa perte de poids a transfiguré le comportement routier du Range Rover Sport. Il se hisse au niveau des meilleurs SUV du marché. Son mode Dynamique lui permet d'aborder les virages sans ciller, l'absence de roulis combiné à des dispositifs électroniques optimisant son passage en courbe. Le résultat est spectaculaire.
Mais, pour l'obtenir, les suspensions travaillent a minima, et le recours aux pneus tailles basses (19 à 22 pouces) devient obligatoire pour éviter toute dérive intempestive. L'efficacité se paie au prix fort côté confort. Cette fermeté excessive gâche une partie du plaisir pour qui voyage en famille. Le mode standard est déjà plus supportable, mais il manque une position confort pour savourer pleinement de telles compétences.
Si le freinage est efficace, la direction à assistance électrique gagnerait à être plus informative. À ce niveau de prestations routières, on devient très exigeant. Porsche Cayenne et BMW X6 conservent une courte avance. Mais le Sport se distingue dès que le goudron se termine. Le système Terrain Response de dernière génération inauguré par le nouveau Range Rover a approfondi ses connaissances. Sa lecture du terrain est encore plus fine, et son aptitude à gérer les situations de crise encore plus efficace.
On frise la perfection, et ce, malgré le handicap de pneumatiques saturant dans la boue. Pourtant, nous progressons toujours et encore ! Sur un relief tourmenté, notre Range Sport sait prendre de la hauteur pour enjamber les difficultés. Cette élévation l'autorise même à faire trempette dans des gués jusqu'à une hauteur d'eau de 85 cm sans craindre de mouiller la moquette.
LES PLUS
- Comportement routier
- Agrément moteur boîte
- Capacités tout-terrain
LES MOINS
- Fermeté excessive
- Assistance de direction
- Sept places symboliques
Sous le capot du Range Rover Sport SDV6
Cylindrée : 2 993 cm3
Type : 6 cyl. en V diesel
Puissance : 292 ch à 4 000 tr/mn
Couple : de 600 Nm à 2 000 tr/mn
Transmission : 4x4 permanent
Boîte : automatique à 8 rapports
Dimensions (L/l/h) : 4 850 x 1 983 x 1 780 mm
Coffre : 784 l
Poids : 2 115 kg (7,24 kg/ch)
0-100 km/h : 7,2 s
Vitesse : 210 km/h
Consommation : 7,5 l/100 km
Émissions CO2 : 199 g (malus 5 000 € + 160 € annuel)
Prix : à partir de 70 000 €
Site web : www.landrover.com
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